87 citoyens engagés, 5 collectifs citoyens, 8 associations, 4 organisations syndicales, 6 partis politiques, 14 élus et responsables politiques demandent à Roland Ries, maire de Strasbourg, d’annuler l’arrêté anti-mendicité.
Le maire de Strasbourg, vient de prendre un arrêté censé répondre aux besoins de sécurité et tranquillité des habitant.e.s et usager.e.s occasionnel.le.s du centre-ville. Nous nous interrogeons sur l’utilité de cet arrêté anti-mendicité. S’il s’agit de délits, de crimes, ou plus généralement de troubles à l’ordre public, l’arsenal législatif existant est déjà bien fourni et permet de prendre l’ensemble des mesures nécessaires. Mais ici, ce n’est pas cela qui est visé. Cet arrêté ne veut qu’éloigner d’un secteur prédéfini des personnes présentes « de manière prolongée » dans la rue, au risque de les stigmatiser comme marginales ou dangereuses, renouant ainsi avec un imaginaire discriminatoire que nul.le ne devrait revendiquer dans une ville se voulant hospitalière. Parmi les cibles visées par ce texte, on dénombre des personnes pauvres, parfois sans-abri. N’oublions pas qu’ils et elles sont des centaines qui dorment chaque soir dans nos rues, qui y meurent parfois. Car à Strasbourg, une personne sur quatre, vit en dessous du seuil de pauvreté. S’il y a une violence à combattre, c’est bien celle-là ! Nous, citoyen.ne.s, associations, militant.e.s, élu.e.s, dénonçons l’arrêté anti-mendicité publié et signé par le Maire de Strasbourg. En effet il s’agit là d’une atteinte à la liberté de jouissance des personnes, et en particulier des plus précaires. Il n’aura pour résultat que de générer encore plus de discrimination et d’animosité. Nous demandons au maire de Strasbourg de revenir sur sa décision et d’annuler cet arrêté, que nous considérons comme une faute politique. Nous appelons à la constitution d’une coalition pour une ville hospitalière et zéro sans-abri, afin d’engager dans notre ville un dialogue ouvert de nature à apaiser les tensions et à renforcer la cohésion, pour un partage de l’espace public basé sur le vivre ensemble et non sur la peur ou l’exclusion de l’autre, en s’appuyant sur des politiques qui ne soient pas pour le confort de quelques-un.e.s., mais au service du bien-être et de la sécurité de toutes et tous. La violence et les troubles ne se résolvent pas par le rejet et la force brute. Luttons contre la pauvreté, hébergeons les personnes sans-abris. La ville appartient à toutes et tous !