Le 22 mars une journée de lutte et de manifestation des salariés du public comme du privé.
Les annonces de Macron-Darmanin nous imposent de construire le rapport de force pour nous opposer aux ordonnances et au démantèlement de tous les services publics.
Car aujourd’hui plus qu’hier encore le service public et la cible du libéralisme.
L’objectif du gouvernement est de démanteler à travers les ordonnances Macron tous les services publics en commençant par faire sauter le 1er verrou que sont les statuts et introduire la concurrence et la privatisation de tous les services publics.
Les services publics, la fonction publique et le secteur public ont été fortement développés à la Libération, et renforcés au début des années 1980 (nationalisations, statut des fonctionnaires…).
Depuis, les attaques contre ces secteurs se sont multipliées : « ouverture du capital », organisation des entreprises publiques calquée sur le modèle privé, voire privatisations des entreprises publiques, remise en cause des fonctions sociales et économiques de l’État, affaiblissement des statuts particuliers des entreprises publiques et du statut général des fonctionnaires, fermeture de nombreux services publics « de proximité ». Ces logiques trouvent leur concrétisation dans la révision générale des politiques publiques et se poursuivent depuis 2012 avec la politique dite de « modernisation de l’action publique », le programme Action Publique 2022 et la réforme territoriale, qui portent à la fois sur l’organisation des services de l’État et des collectivités locales.
Ces réformes visent à adapter notre pays à la compétition économique libérale mondiale et européenne et à la réduction des dépenses publiques sous la pression des règles et diktats européens.
Parallèlement, il a été mené une offensive idéologique contre les services publics et leurs agents, afin d’opposer les salariés du public et ceux du privé.
En même temps cette cure d’austérité est appliquée aux salariés du secteur privé à travers notamment les lois El Khomri et maintenant les ordonnances MACRON où la loi cède la place aux accords collectifs, y compris pour décider des règles de négociation et de représentation des salariés.
Or, la négociation collective est déséquilibrée au profit du patronat : primauté à l’accord d’entreprise, libre choix du périmètre de négociation, contournement des syndicats, diminution sévère des moyens des IRP, mais aussi des accords collectifs à l’abri du juge.
Les droits fondamentaux sont ainsi bafoués (force du contrat individuel, droit au recours, droit à la réparation) ou détournés (principe constitutionnel de participation).
Passant ainsi de la protection des salariés à l’organisation des rapports sociaux au service de la rentabilité financière.
La CE de l’UD réunie hier a décidé d’appeler toutes ses structures publiques et privées à se rassembler pour faire du 22 mars 2018 une grosse journée de manifestation.
Elle invite les syndicats du privé à se mobiliser sur leurs propres revendications et rejoindre les fonctionnaires dans la rue.